VERS UNE REPRISE DE LA LUTTE POLITIQUE ET SA FIN CERTAINE AU TOGO.

pre25

La seule fois où le régime dictatorial des Gnassingbé a véritablement tremblé pour faire place à la «Démocratie et Libertés» que nous connaissons aujourd’hui au Togo, fut le 5 octobre 1990. Une date à laquelle, suite au procès d’un certain Hilaire Dossouvi Logo et de Tino Agbélengo Doglo, la jeunesse togolaise avec tout un peuple ont osé dire « trop c’est trop» à la dictature de feu Eyadéma Gnassingbé alors au pouvoir.
Ainsi, le 5 octobre serait-il devenu dans l’histoire de la lutte politique au Togo, un jour sans doute mémorable.
Un entretien avec Nicodème A. HABIA, président du parti politique togolais «Les Démocrates» nous permet d’avoir une vision sur le 5 octobre et la continuité à assurer à la lutte entamée ce jour.

Togo Action Plus: Bonjour Mr le Président.

N.H: Bonjour, merci de nous accorder cet entretien

TAP: Comment se porte le parti Les Démocrates, membres et sympathisants?

Nicodème Habia: Le Parti Les Démocrates se porte bien comme un poisson dans l’eau, et les militants et sympathisants plus déterminés que jamais à œuvrer pour l’avènement d’un état de droit au Togo.

TAP: Que représente aux yeux des démocrates le 5 octobre?

N.H: Le 05 Octobre est un jour mémorable pour Les Démocrates et c’est en cette journée que nous tirons toute la substance de notre existence politique aujourd’hui.

TAP: 5 octobre 1990 – 5 octobre 2016. Quel bilan dresse votre parti pour la politique au Togo?

N.H: Le bilan est hélas négatif rien n’a bougé depuis mars 1991 où les jeunes patriotes ont abandonné la lutte entre les mains des ainés qui l’ont détourné de ses valeurs premières.

TAP: Pourquoi avoir attendu 2016 pour revenir à la charge?

N.H: Non nous ne sommes pas revenus à la charge que cette année 2016, c’est un travail que nous abattons au quotidien, la particularité c’est que nous sommes à la direction d’un parti politique aujourd’hui ce qui donne plus d’ampleur à notre combat de tous les jours.

TAP: Votre parti prévoit-il de nouvelles stratégies pour la lutte ou sera ce une continuité?

N.H: Le mouvement insurrectionnel du 05 octobre 1990 est le seul qui a fait vaciller le pouvoir dictatorial en place au Togo, raison pour laquelle notre parti lance un appel pour une révolution d’esprit pour un nouveau 05 octobre pour en finir une fois pour de bon de la dictature.

TAP: Dans votre célébration du 5 octobre dernier, vous vous êtes plus adressés à la jeunesse. Pourquoi donc?

N.H: Oui c’est une jeunesse qui a mené une lutte héroïque contre une dictature implacable aussi il lui appartient de reprendre son combat là où elle l’a laissé et l’achever.

TAP: Le 5 octobre 1990 à conduit à la constitution de 1992 limitant le mandat présidentiel à 2. Chose balayée du revers de la main par le régime Gnassingbé. Aujourd’hui que vous revenez à la charge, que dites-vous à propos?

N.H: Nous exigeons la mise en œuvre des réformes prescrites par l’APG de 2006 dans lesquelles il est bien inscrit la limitation de mandat présidentiel. Donc nous nous battons pour avoir ces réformes importantes pour l’enracinement de la démocratie.

TAP: Dans la lutte que vous menez et aussi avec la continuité du mouvement du 5 octobre, quels rapports entretenez-vous avec les partis politiques devanciers, vous soutiennent-ils, les partis opposants peuvent s’unir contre ce régime selon vous?

N.H: Nous avons de très bonnes relations avec les autres partis politiques de l’opposition et comme on l’a si bien déclaré au lancement de notre parti le 21 Décembre 2015, nous sommes le sel qui vient donner un bon goût à la sauce de l’opposition et nous œuvrons pour qu’elle parle d’une seule et unique voix.

TAP: Votre mot de fin.

N.H: Tout d’abord vous remercier pour nous avoir accordé cet entretien, je saisis l’occasion encore une fois pour lancer un appel pressant à tout le peuple togolais pour une mobilisation générale afin de prendre ses responsabilités devant l’histoire en abat tant une fois pour de bon cette dictature sans nom qui pille les richesses de la Terre de nos Aïeux.

TAP: Merci Mr le Président

N.H: Nous vous remercions.

Vivement, que la jeunesse et les forces vives de la nation togolaise répondent cœurs et âmes à cet appel pour changer le cours de l’histoire du Togo une fois pour de bon pour une vraie Démocratie.

Kangni Coco LOCOH.

TOGO: UN SOMMET AU MÉPRIS DES TOGOLAIS

Décorations de grands carrefours, des rues entières, d’immeubles et hôtels de Lomé, des voitures de luxe de marques Chrysler et Mercedes-Benz apprêtées pour accueillir les délégations, la capitale togolaise subit un lifting pour être aux couleurs du sommet sur «la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique» du 10 au 15 octobre à l’hôtel Radisson Blu 2 Février.
Il faut rappeler qu’une commission nationale mise en place pour assurer un bon accueil aux officiels attendus dont plusieurs Chefs d’État, a mobilisé près de 6 milliards de francs CFA pour ce sommet au moment où la majorité des togolais ne peut même pas s’assurer deux repas sur trois par jour. Sommet que qualifie de «gaspillage pur» Jean-Pierre FABRE, chef de file de l’opposition togolaise car «l’état des finances du Togo ne lui permet pas d’organiser tout seul un tel sommet. Il y a des priorités qui auraient pu faire que le Togo décline l’offre» a-t-il déclaré à Payadowa BOUKPESSI, ministre de l’administration territoriale lors d’une rencontre en début septembre.
Comment le Togo peut-il se permettre un tel gaspillage, pour emprunter le mot de monsieur FABRE, alors que dans les hôpitaux du pays, le pauvre contribuable dont l’argent sert à financer ce sommet, ne bénéficie même pas de soins appropriés, ou que la pauvreté et le chômage prennent le dessus depuis des années sur les populations?
Sommet sur la sécurité maritime, qu’y gagne le simple citoyen, contraint même de ne pas exercer son métier de vendeur de journaux dont il se nourrit avec sa famille et au refus de se retrouver au commissariat central?
Qu’apporte ce sommet aux togolais si ce n’est le secteur hôtelier dont les propriétaires en majorité appartiennent à la minorité de Faure Gnassingbé qui s’accaparent les bien du pays?
La revendeuse au marché de Nyékonakpoè, le vieux paysan du Yoto ou du Bas-mono où sévit le problème d’eau potable ont quoi à espérer de ce sommet?
Nos élèves et étudiants sans oublier les enseignants dont les conditions de travail et de vie sont à déplorer, payent le tribut du report de la rentrée scolaire parce que voulant réclamer de meilleures conditions. Pourtant on peut rassembler autant d’argent pour un sommet pour s’exhiber et sacrifier l’avenir du peuple.
Aussi, revenons au thème dudit sommet. «la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique». Comment peut-on parler développement quand un régime dictatorial opprimant tout un peuple depuis près de 50 ans refuse de se conformer au respect des engagements qu’il a lui même signé d’un commun accord et de la volonté du peuple pour l’avenir du peuple? Allusion est bien-sûr faite aux réformes constitutionnelles et institutionnelles prescrites par l’Accord Politique Global (APG) de Ouagadougou au Burkina-Faso en 2006 et à la Constitution togolaise de 1992 qui limite le mandat présidentiel à 2 aux termes de son article 59.
Et si pour exiger l’opération des dispositions de l’APG et de la Constitution togolaise de 1992 suscitées, le CAP 2015 sous la conduite de sa présidente Brigitte Kafui ADJAMAGBO-JOHNSON et du chef de file de l’opposition et président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Jean-Pierre FABRE, renforcé par le parti Les Démocrates de Nicodème Ayawo HABIA, et bien d’autres, ont battu pavés ce 8 octobre dans la ville de Lomé quittant le rond-point Bè Gakpoto pour chuter à la plage du changement face au ministère des sports et que, du 10 au 11 octobre, est organisé un colloque à l’agora Senghor de Lomé sous le thème: «La Problématique de l’Alternance Politique en Afrique» où d’éminents hommes et femmes imbus du sujet de l’alternance vont réfléchir, nous ne pouvons que les encourager et souhaiter vivement que tous ces efforts portent véritablement les fruits de la libération du Togo pour une vraie démocratie et l’alternance au Togo.
Mais toutefois, demeure une petite inquiétude: Que deviendra la vie du togolais aux lendemains du fameux sommet sur la sécurité maritime?

Kangni Coco LOCOH

L’UNION EUROPÉENNE DEVANT LE MIROIR DU TOGO

82è État partie à adhérer au traité d’abolition universelle de la peine de mort, le Togo monte les grades devant l’Union Européenne. Son dépôt le 14 septembre dernier de l’instrument de ratification du 2è protocole facultatif aux droits civils et politiques visant l’abolition de la peine de mort auprès des Nations Unies, lui a valu des encouragements de la part du porte-parole de la haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’institution européenne le jeudi.
L’Union Européenne serait-elle aveugle pour faire foi à ce pas franchi par le Togo où règnent la dictature, le non respect des droits de l’homme et pire, la peine de mort déguisée que décrient chaque jour les journalistes du pays?
Pas trop de commentaire, juste un tour dans les hôpitaux et surtout les prisons du Togo suffit à répondre à notre interrogation. Ce pas du Togo est certes à féliciter mais il faudrait qu’en plus des encouragements, Bruxelles rappelle aux dirigeants togolais que doivent suivre, le respect des engagements internes, la construction de le Démocratie et de l’État de droit au Togo. Mais toutefois, une question se pose encore. Le togo, pays où règne la dictature pendant près de 50 ans et où la modernisation de la justice n’intervient guère, cette nouvelle décision ne va -t-elle pas alors amener les pouvoirs publics togolais à condamner à vie leurs ennemis politiques?
Il est grand temps nous pensons, que devant le miroir de nos pays, les grandes institutions aient le courage de dire véritablement ce qu’il refllete.

Kangni Coco LOCOH