Pratiquement trois semaines, a débuté une série de grève des enseignants qui s’en suit de descentes répétées des élèves dans la rue au Togo.
Pourtant, s’égosille souvent le gouvernement, pour parler comme un Eyadema Gnassingbé, qu’«Aucun sacrifice n’est trop grand quand il s’agit de la jeunesse» ou encore «Tant vaut l’école, tant vaut la Nation».
Sachant bien que la jeunesse que l’on sacrifie est la relève de demain et l’éducation qu’on étouffe est la base de tout développement, le gouvernement togolais semble démissionner de ses responsabilités vis-à-vis de l’éducation.
Ce mercredi, tout le peuple togolais et du monde entier si nous pouvons nous le permettre car la TVT étant sur satellite dit-on, ont assisté à la sortie de deux ministres du régime Faure Gnassingbé sur la télévision nationale. Pour une sortie des ministres Gilbert Bawara de la Fonction Publique et son collègue de l’Enseignement Komi Tchakpélé qui aurait pu changer le cours des événements, cela n’a été qu’une déception et une désolation en somme.
C’est déplorable qu’un ministre qui normalement, serviteur du peuple, gaillardement sur une chaîne nationale, traite les communicateurs du savoir d’«individus, hors-la-loi, illégitimes…», avec qui il ne faille pas discuter, rejoint aussi par son collègue ministre, enseignant d’Université tout aussi incohérent, au moment où le patron se prélasse dans les eaux étrangères.
Quelle pagaille organisée à l’endroit des enseignants togolais d’abord les moins rémunérés de toute la sous région et évoluant dans les pires conditions de vie et de travail ensuite?
Le gouvernement voudra-t-il nous laisser comprendre qu’avec toute la période des grandes vacances élastiquées par l’organisation d’une autre pagaille de “Sommet sur la sécurité maritime”, alors même que celle de l’éducation est en péril, n’a pas suffit à organiser un bon traitement des doléances des enseignants, sur sa table depuis des années afin d’assurer une rentrée scolaire paisible aux élèves togolais, nos enfants?
Le Chef de l’État ne peut-il pas taper du poing sur la table et régler définitivement ce problème au lieu de chercher à aider d’autres à enlever les pailles de leurs yeux alors que son pays en a des poutres? Laissera-t-il que ces événements nous dirigent vers un «2013 bis» pour d’autres «Douti et Sinandaré» dont les auteurs toujours inconnus, baignent dans l’impunité à ce jour?
À quand, ce régime cessera-t-il de honnir aux yeux du monde les fils de la “Terre de nos Aïeux”?
Ne cherchant pas à solutionner les problèmes qui minent l’éducation, on cherche à recruter encore 1000 enseignants, à gérer comment? Recruter toujours sans notion de bien traiter? Et dans ce tumulte, l’Association des parents d’élèves dépensant pour l’avenir de leurs enfants, que veulent hypothéquer ces dirigeants, s’offre un mutisme indescriptible voire incompréhensible.
Togo chéri, quel sort t’a-t-on jeté pour que tu continues de ployer sous le joug de ces esclavagistes qui te vident de tout jusqu’à l’éducation de tes fils qui, demain te relèveront?
Que vivement, le Ciel intervienne, le peuple se lève, la diaspora se meuve pour une meilleure éducation, gage de ton développement;Togo.
Kangni Coco LOCOH.