Offener Brief von Reporter ohne Grenzen an Fauré Gnassingbé

siehe auch UFC Togo

Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé
Président de la République
Lomé – Togo

Paris, 5. November 2009

Sehr geehrter Herr Präsident,

Die internationale Organisation zur Verteidigung der Pressefreiheit Reporter ohne Grenzen, möchte Ihnen Mitteilung von ihren Bedenken machen, die in Bezug auf das Vorhaben mit dem vom togolesischen Parlament am 30. Oktober 2009 verabschiedete Grundgesetz aufgekommen sind, was die verstärkte Einflussgewalt der Hohen Leitung der Audiovisuellen Medien und der Kommunikation (HAAC) betrifft.

Unsere Organisation befürwortet die Organe für Regulierung der Medien und das Prinzip der professionellen Selbstregulierung. Doch im vorliegenden Fall befinden wir, dass die HAAC bereits über ausreichende Vorrechte verfügt. Und diese Einrichtung hat tatsächlich zu wiederholten Malen Sanktionen gegen Medien verhängt. Beispielsweise hat die HAAC in diesem Jahr mehrere Veröffentlichungen sowie im April innerhalb einer Woche, interaktive Sendungen in Rundfunk und Fernsehen im Land aussetzen lassen.

Die Möglichkeiten, die im kürzlich vom Parlament verabschiedeten Gesetzesvorhaben enthalten sind, um die Länge der medialen Aussetzungen zu erweitern und die Prozeduren für Unterweisungen oder Ausstattungs-Beschlagnahmungen zu vereinfachen, erscheinen uns nicht gerechtfertigt. Gleichfalls beunruhigt es uns, die HAAC als “Rat für Disziplin” aufzustellen, indem man sie dazu autorisiert, Journalisten als “Autoren von großen Fehlern” zu vernehmen. Die Sentenz von einem “großen Fehler” erscheint uns unklar, subjektiv, und würde es verdienen, vom Gesetz mit mehr Präzision definiert und strikt eingegrenzt zu werden.

Herr Präsident, die HAAC ist ein Organ der Regulierung. Man sollte sie nicht in eine “Medien-Polizei” umgestalten, die als solche mit zu vielen Zwangsbefugnissen ausgezeichnet ist, was den Gefolgschaften der politischen Radikalen nicht wenig Argumente liefern würde. Von nun an sind Sie der einzige, der diese gefährliche Abtrift verhindern kann. Darum bitten wir Sie feierlich , dieses Gesetzesvorhaben nicht zu veröffentlichen, das das Grundgesetz von Dezember 2004 verändert. Mit dieser Entscheidung würden Sie ein starkes und sicherheitliches Signal für die Journalisten, die Bürger und die internationale Gemeinschaft setzen. Während die Präsidentschaftswahl im ersten Trimester 2010 heranrückt, eine äußerst entscheidende Zeit für Togo, würden Sie für die öffentliche Meinung Gewähr geben, dass es Ihr Wille ist, eine freie und pluralistische Debatte nicht zu behindern. In der Hoffnung, dass Sie eine unserem Antrag entsprechende Folgeleistung zugewähren, bitte ich Sie, Herr Präsident, meine größte Hochachtung entgegenzunehmen,

Jean-François Julliard
Generalsekretär

Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé
Président de la République
Lomé – Togo

Paris, le 5 novembre 2009

Monsieur le Président,

Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, souhaite vous faire part de son inquiétude concernant le projet de loi organique adopté par le Parlement togolais, le 30 octobre 2009, relatif au renforcement des pouvoirs de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). Notre organisation encourage les organes de régulation des médias et le principe de l’autorégulation professionnelle. Mais nous estimons en l’occurrence que la HAAC dispose déjà de prérogatives suffisantes. En effet, cet organe a pris à plusieurs reprises des sanctions à l’encontre de médias. Cette année par exemple, la HAAC a suspendu plusieurs publications, ainsi que, pendant une semaine, en avril, les émissions interactives sur les radios et les chaînes de télévision du pays.

Les possibilités, contenues dans le projet de loi récemment adopté au Parlement, d’augmenter la durée des suspensions de médias et de faciliter les procédures de mise en demeure ou de saisie des équipements nous semblent injustifiées. Le fait d’encourager la HAAC à statuer comme “conseil de discipline” en l’autorisant à procéder à des auditions de journalistes “auteurs de fautes graves” nous paraît également inquiétant. La notion de “faute grave” est floue, subjective, et mériterait d’être définie avec plus de précisions et strictement encadrée par la loi.

Monsieur le Président, la HAAC est un organe de régulation. Il ne faudrait pas la transformer en une “police des médias”, dotée de pouvoirs trop coercitifs, ce qui ne manquerait pas de fournir des arguments aux partisans de la radicalité politique. Vous êtes désormais le seul à pouvoir empêcher cette dérive dangereuse. C’est pourquoi nous vous demandons solennellement de ne pas promulguer ce projet de loi, qui modifie la loi organique du 15 décembre 2004. En prenant cette décision, vous enverriez un signal fort et rassurant aux journalistes, à vos concitoyens ainsi qu’à la communauté internationale. A l’approche de l’élection présidentielle du premier trimestre 2010, période cruciale pour le Togo, vous rassureriez l’opinion en manifestant votre volonté de pas entraver la tenue d’un débat libre et pluraliste.

Dans l’espoir que vous accorderez une suite favorable à notre requête, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Jean-François Julliard
Secrétaire général