TOGO: UN SOMMET AU MÉPRIS DES TOGOLAIS

Décorations de grands carrefours, des rues entières, d’immeubles et hôtels de Lomé, des voitures de luxe de marques Chrysler et Mercedes-Benz apprêtées pour accueillir les délégations, la capitale togolaise subit un lifting pour être aux couleurs du sommet sur «la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique» du 10 au 15 octobre à l’hôtel Radisson Blu 2 Février.
Il faut rappeler qu’une commission nationale mise en place pour assurer un bon accueil aux officiels attendus dont plusieurs Chefs d’État, a mobilisé près de 6 milliards de francs CFA pour ce sommet au moment où la majorité des togolais ne peut même pas s’assurer deux repas sur trois par jour. Sommet que qualifie de «gaspillage pur» Jean-Pierre FABRE, chef de file de l’opposition togolaise car «l’état des finances du Togo ne lui permet pas d’organiser tout seul un tel sommet. Il y a des priorités qui auraient pu faire que le Togo décline l’offre» a-t-il déclaré à Payadowa BOUKPESSI, ministre de l’administration territoriale lors d’une rencontre en début septembre.
Comment le Togo peut-il se permettre un tel gaspillage, pour emprunter le mot de monsieur FABRE, alors que dans les hôpitaux du pays, le pauvre contribuable dont l’argent sert à financer ce sommet, ne bénéficie même pas de soins appropriés, ou que la pauvreté et le chômage prennent le dessus depuis des années sur les populations?
Sommet sur la sécurité maritime, qu’y gagne le simple citoyen, contraint même de ne pas exercer son métier de vendeur de journaux dont il se nourrit avec sa famille et au refus de se retrouver au commissariat central?
Qu’apporte ce sommet aux togolais si ce n’est le secteur hôtelier dont les propriétaires en majorité appartiennent à la minorité de Faure Gnassingbé qui s’accaparent les bien du pays?
La revendeuse au marché de Nyékonakpoè, le vieux paysan du Yoto ou du Bas-mono où sévit le problème d’eau potable ont quoi à espérer de ce sommet?
Nos élèves et étudiants sans oublier les enseignants dont les conditions de travail et de vie sont à déplorer, payent le tribut du report de la rentrée scolaire parce que voulant réclamer de meilleures conditions. Pourtant on peut rassembler autant d’argent pour un sommet pour s’exhiber et sacrifier l’avenir du peuple.
Aussi, revenons au thème dudit sommet. «la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique». Comment peut-on parler développement quand un régime dictatorial opprimant tout un peuple depuis près de 50 ans refuse de se conformer au respect des engagements qu’il a lui même signé d’un commun accord et de la volonté du peuple pour l’avenir du peuple? Allusion est bien-sûr faite aux réformes constitutionnelles et institutionnelles prescrites par l’Accord Politique Global (APG) de Ouagadougou au Burkina-Faso en 2006 et à la Constitution togolaise de 1992 qui limite le mandat présidentiel à 2 aux termes de son article 59.
Et si pour exiger l’opération des dispositions de l’APG et de la Constitution togolaise de 1992 suscitées, le CAP 2015 sous la conduite de sa présidente Brigitte Kafui ADJAMAGBO-JOHNSON et du chef de file de l’opposition et président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Jean-Pierre FABRE, renforcé par le parti Les Démocrates de Nicodème Ayawo HABIA, et bien d’autres, ont battu pavés ce 8 octobre dans la ville de Lomé quittant le rond-point Bè Gakpoto pour chuter à la plage du changement face au ministère des sports et que, du 10 au 11 octobre, est organisé un colloque à l’agora Senghor de Lomé sous le thème: «La Problématique de l’Alternance Politique en Afrique» où d’éminents hommes et femmes imbus du sujet de l’alternance vont réfléchir, nous ne pouvons que les encourager et souhaiter vivement que tous ces efforts portent véritablement les fruits de la libération du Togo pour une vraie démocratie et l’alternance au Togo.
Mais toutefois, demeure une petite inquiétude: Que deviendra la vie du togolais aux lendemains du fameux sommet sur la sécurité maritime?

Kangni Coco LOCOH

L’UNION EUROPÉENNE DEVANT LE MIROIR DU TOGO

82è État partie à adhérer au traité d’abolition universelle de la peine de mort, le Togo monte les grades devant l’Union Européenne. Son dépôt le 14 septembre dernier de l’instrument de ratification du 2è protocole facultatif aux droits civils et politiques visant l’abolition de la peine de mort auprès des Nations Unies, lui a valu des encouragements de la part du porte-parole de la haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’institution européenne le jeudi.
L’Union Européenne serait-elle aveugle pour faire foi à ce pas franchi par le Togo où règnent la dictature, le non respect des droits de l’homme et pire, la peine de mort déguisée que décrient chaque jour les journalistes du pays?
Pas trop de commentaire, juste un tour dans les hôpitaux et surtout les prisons du Togo suffit à répondre à notre interrogation. Ce pas du Togo est certes à féliciter mais il faudrait qu’en plus des encouragements, Bruxelles rappelle aux dirigeants togolais que doivent suivre, le respect des engagements internes, la construction de le Démocratie et de l’État de droit au Togo. Mais toutefois, une question se pose encore. Le togo, pays où règne la dictature pendant près de 50 ans et où la modernisation de la justice n’intervient guère, cette nouvelle décision ne va -t-elle pas alors amener les pouvoirs publics togolais à condamner à vie leurs ennemis politiques?
Il est grand temps nous pensons, que devant le miroir de nos pays, les grandes institutions aient le courage de dire véritablement ce qu’il refllete.

Kangni Coco LOCOH

LE GABON SUR LES PAS DU TOGO: MERCI FAURE

Peu à peu les realités du Gnassland (togo) s’implantent au Bongoland (Gabon). Ali Bongo réélu pour un 2è septennat à la tête du Gabon, un coup du maestro Faure Gnassingbé réussi avec la complicité de la haute instance judiciaire du pays.
Offrons-nous une petite réflexion. Qu’est parti faire au Gabon, Kwesi Séléagodji Ahoomey-zunu, ex premier ministre du Togo jusqu’à y sortir <> son œuvre littéraire du 29 août dernier et préfacée par le professeur Albert Tévoédjé? Une simple réponse; juste apporter l’expertise du Gnasseron au Bongolais pour la dernière présidentielle au Gabon. Laquelle expertise visant à dire <>. En effet, le coup du maître à été imposant, la Cour Constitutionnelle s’est joint à la danse et l’hôte à la table du Gnasseron du Togo et du Kabiliste de la RDC a prêté serment ce 27 septembre. À la cérémonie d’investiture, on note la présence du maître à penser Faure Gnassingbé aux côtés de ses paires du Mali, du Niger et de Sao tomé après son passage la veille à Brazzaville, recevoir du vieux conseiller du non abandon du fauteuil présidentiel, Sassou N’guesso, des encouragements pour fortifier Ali le Bongolais.
Cérémonie d’investiture aucours de laquelle Ali Bongo appelle à un large dialogue politique et veut faire rentrer des membres de l’opposition dans le prochain gouvernement tout comme ce fut le cas au Togo en 2010 avec le régime RPT/UNIR et l’UFC de Gilchrist Olympio. Et de tout cela, après avoir sacrifié les pauvres populations gabonaises Jean Ping l’autre aspirant au pouvoir et aussi presque de la même maison s’offre le mutisme.
À quand la vérité des urnes dans les pays où le pouvoir est confisqué par les fils à papa?

Kangni Coco LOCOH